Le fondement économique du pricing différencié
Dans une optique purement économique, le prix de tout bien ou service est généralement déterminé par la loi de l’offre et de la demande. Pour l’énergie, ce principe s’avère particulièrement pertinent en raison des fluctuations importantes de production et de consommation tout au long de la journée. La production d’énergie étant coûteuse et complexe à moduler, il est plus économique pour les fournisseurs d’encourager une consommation équilibrée sur 24 heures afin d’éviter les pics qui pourraient nécessiter des investissements supplémentaires en infrastructures ou l’achat d’énergie sur le marché à des prix élevés.
Lorsque nous parlons d’heures pleines, nous faisons référence aux périodes où la demande en électricité atteint son apogée, typiquement en début de soirée lorsque les ménages sont actifs et que nombre d’appareils électriques sont utilisés simultanément. À ces moments-là, le réseau électrique est fortement sollicité, ce qui augmente les coûts opérationnels pour les fournisseurs d’énergie. Ces derniers répercutent alors ces coûts sur le consommateur via un tarif plus élevé.
À l’inverse, durant les heures creuses, souvent situées pendant la nuit ou tôt le matin, la demande chute significativement. Les centrales électriques produisant continuellement de l’électricité se retrouvent avec un surplus d’énergie qu’il est préférable d’utiliser plutôt que de gaspiller. C’est pourquoi le prix de l’électricité diminue durant ces heures afin d’inciter une consommation qui participera à une meilleure stabilité du réseau. Demandez à votre électricien des programmateurs pour en profiter.
Les implications environnementales
Au-delà des considérations économiques, cette stratégie tarifaire répond également à un impératif écologique. En effet, favoriser une utilisation plus homogène des ressources énergétiques permet non seulement d’alléger la pression sur le réseau mais aussi de limiter la mise en marche des centrales électriques les moins performantes et souvent plus polluantes qui sont activées uniquement lors des pics de consommation. Ainsi, en optimisant notre consommation énergétique pendant les heures creuses, chaque utilisateur participe à sa manière à une gestion plus durable de l’énergie.
Cette gestion optimisée se traduit par une réduction des émissions nocives liées à une surexploitation ponctuelle des moyens de production. Par exemple, certaines centrales au charbon ou au fioul peuvent être maintenues en veille ou fonctionner au ralenti si on évite leur activation lors des pointes demandes grâce à une meilleure répartition sur 24 heures.
In fine, si tous jouent le jeu, on pourrait assister à terme à une diminution globale du besoin en capacités additionnelles pour faire face aux pointes extrêmes – ce qui serait bénéfique tant sur le plan financier qu’environnemental.